BIBLIOGRAPHIE DE THÉÂTRE

Le théâtre, une ouverture sur la vie, une ouverture dans la vie ?
Nous y croyons, s’il part à la rencontre de l’humain, dans sa diversité, ses failles et ses richesses.
Parmi les rencontres qui ont compté pour notre théâtre, des personnes bien entendu, mais aussi des livres de psychologues, anthropologues, pédagogues…
et quelques théoriciens du théâtre.

Le Diable c'est l'ennui. L'espace vide


Au théâtre, l'ennui, tel le diable, peut surgir à chaque moment.
Il suffit d'un rien et il vous saute dessus. Il guette, il est vorace ! Il cherche le moment pour se glisser de manière invisible à l'intérieur d'une action, d'un geste, d'une phrase. Au théâtre, dès qu'apparaît en moi l'ennui, c'est un clignotant rouge ! Peter Brook Les 9 et 10 mars 1991 à Paris, Peter Brook rencontrait des enseignants et des artistes responsables des classes " théâtre " (A3) de nombreux lycées, autour de son livre L'espace vide (éditions du Seuil).
Échanges. Improvisation. Travail sur le texte de La tempête... Ces "Propos sur le théâtre" rendent compte de cette exceptionnelle rencontre.

Le Corps poétique : un enseignement de la création théâtrale


En collaboration avec Jean-Gabriel Carasso et Jean-Claude Lallias.

Jacques Lecoq dirige à Paris son Ecole internationale de théâtre, depuis 1956. Partout dans le monde, d'anciens élèves - acteurs, metteurs en scène, scénographes, auteurs... ou même architectes - se réfèrent à son enseignement. Mais qui est Jacques Lecoq ? Quel fut son parcours ? Quels sont les objectifs et les méthodes de son enseignement ? Le Corps poétique, fruit de nombreux entretiens réalisés avec Jean-Gabriel Carasso et Jean-Claude Lallias, répond à ces questions.

De la mimodynamique à la géodramatique, du masque neutre aux grands territoires dramatiques (mélodrame, commedia dell'arte, bouffons, tragédie, clowns), Jacques Lecoq nous entraîne dans le voyage de l’École et nous fait suivre pas à pas sa démarche pédagogique.

Une leçon de théâtre. Une leçon de pédagogie.

Les voies de la création théâtrale


Tout à la fois metteur en scène, scénographe, auteur et peintre, T. Kantor soumet la création aux tourments d'une mémoire hantée par tous les cataclysmes et tous les massacres de ce siècle. Les textes ici réunis font une large part aux écrits de l'artiste, théoriques, autobiographiques ou dramatiques. Ces documents sont accompagnés de commentaires, en particulier de ceux de Denis Bablet. Rarement la création théâtrale n'a bénéficié d'un commentaire aussi adhérent à l'œuvre, rarement essayiste n'a rencontré une œuvre qui lui inspire autant de passion.

Jeux pour acteurs et non-acteurs


« Le Théâtre de l'opprimé est théâtre dans le sens le plus archaïque du mot. Tous les êtres humains sont des acteurs (ils agissent !) et des spectateurs (ils observent !). Nous sommes tous des spect-acteurs. Ce livre est un système d'exercices (monologues corporels), de jeux (dialogues corporels) et de techniques de théâtre-image, qui peuvent être utilisés par des acteurs (ceux qui font de l'interprétation leur profession ou leur métier) aussi bien que par des non-acteurs (c'est-à-dire tout le monde !). » Augusto Boal
Le Brésilien Augusto Boal est l'une des grandes figures internationales du théâtre contemporain : fondateur du Théâtre de l'opprimé, sa pratique a essaimé depuis plus de trois décennies dans le monde entier. Ses techniques sont largement utilisées par ceux qui ont choisi de faire du théâtre une arme politique, mais aussi par les professionnels du social (psychothérapeutes, infirmiers psychiatriques, éducateurs ou enseignants). La nouvelle édition de ce livre, désormais devenu une référence incontournable, est entièrement actualisée et propose de nouveaux jeux, exercices et techniques.

Mythologies


Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, l'abus idéologique qu'ils recèlent apparaît soudain. Roland Barthes en rend compte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir. " Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié " Roland Barthes.

La formation de l’acteur


Le livre, ce grand livre, est une reconsidération totale de l'acteur. Il dépouille l'interprète de ses vanités. Il le dévêt de ses clinquants. Il analyse sans pitié ses faux prestiges. Il détruit le cabotinage. Les milliers de spectateurs qui vont au théâtre le soir, à New York comme à Moscou, à Rome comme à Paris, à Berlin comme à Londres, ignorent que ce qu'ils admirent ici ou là sur la scène, depuis le jeu de l'acteur jusqu'à la tenue des groupes, vient souvent de la leçon de Stanislavski. Il n'est pas de comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non quelques-uns des sentiers de cette analyse.

Le Théâtre et son double


Celui qui ne verrait dans Le théâtre et son double qu'un traité inspiré montrant comment rénover le théâtre - bien qu'il y ait sans nul doute contribué -, celui-là se méprendrait étrangement. C'est qu'Antonin Artaud, quand il nous parle du théâtre, nous parle surtout de la vie, nous amène à réviser nos conceptions figées de l'existence, à retrouver une culture sans limitation. Le théâtre et son double est une œuvre magique comme le théâtre dont elle rêve, vibrante comme le corps du véritable acteur, haletante comme la vie même dans un jaillissement toujours recommencé de poésie.

Le jeu verbal : Traité de diction française à l'usage de l'honnête homme


" Un livre contient, non seulement la transcription des pensées, des sentiments, des sensations de son auteur, mais aussi le timbre de sa voix. [...] Pour l'acteur, il importe donc, comme pour l'interprète en musique, d'entendre la mélodie que le livre renferme, afin de rendre à l'espace sa parole. " Si Michel Bernardy s'adresse d'abord à l'acteur, l'honnête homme qui vit dans chacun de nous sera heureux de retrouver un texte, un mot en résonance dans sa mémoire. Et, comme le dit Robin Renucci dans sa préface, " la voix, ici, n'est pas captive. Le poète et alchimiste, philosophe par le feu de la langue, nous offre, dans le strict manteau de ce Traité de diction française, un roman de la langue ouvert sur l'infini du monde. "

La dimension cachée


La dimension cachée, c'est celle du territoire de tout être vivant, animal ou humain, de l'espace nécessaire à son équilibre. Mais chez l'homme, cette dimension devient culturelle. Ainsi, chaque civilisation a sa manière de concevoir les déplacements du corps, l'agencement des maisons, les conditions de la conversation, les frontières de l'intimité. Ces études comparatives jettent une lumière neuve sur la connaissance que nous pouvons avoir d'autrui et sur le danger que nous courons, dans nos cites modernes, à ignorer cette dimension cachée : peut-être est -ce moins le surpeuplement qui nous menace que la perte de notre identité.

L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Des yeux pour entendre



Oliver Sacks décrit dans ce livre les affections les plus bizarres, celles qui atteignent un homme non seulement dans son corps, mais dans sa personnalité la plus intime et dans l'image qu'il a de lui-même. Il nous fait pénétrer dans un royaume fantastique, peuplé de créatures étranges : un marin qui, ayant perdu le sens de la continuité du temps, vit prisonnier d'un instant perpétuel ; une vieille dame qui caricature dans la rue les expressions des passants, jusqu'à les rendre grotesques et terribles ; un homme qui se prend pour un chien et renifle l'odeur du monde ; deux jumeaux arriérés mentaux, capables de calculs numériques prodigieux, qui vivent dans des paysages de chiffres ; ce musicien qui, ayant perdu la capacité de reconnaître les objets, prend pour un chapeau la tête de sa femme, et bien d'autres... Tentatives aussi pour poser les jalons d'une médecine nouvelle, plus complète, qui, traitant le corps, ne refuserait pas de s'occuper de l'esprit, et même de l'âme...

La mise en scène de la vie quotidienne


Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de La présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale - résiduelles pour la sociologie canonique qui les néglige - sur lesquelles il concentre l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus généralement, de la nouvelle sociologie américaine.

Défense et illustration de l’introspection


Ses recherches philosophiques, cognitives et pédagogiques se sont inscrites dans la lignée des philosophes de l'introspection, comme le philosophe Albert Burloud, les psychologues Alfred Binet et Pierre Janet et l'école allemande de Würzburg (Henry Jackson Watt, August Messer, Karl Bühler).

Ses découvertes sur les lois de la connaissance ont poursuivi les recherches fondamentales des phénoménologies allemande (Husserl, Heidegger) et française (Merleau-Ponty). Antoine de la Garanderie eut son propre chemin phénoménologique, la « phénoménologie des actes de connaissance » qui a nourri sa pédagogie des gestes mentaux (« didactique des actes de connaissance »). Son approche de la pédagogie ne s'est jamais limitée à la seule lecture didactique (« comment apprendre à apprendre ? ») mais il a proposé une éthique du connaître qui pose à neuf la question de la relation pédagogique grâce à laquelle l'enseignant comme l'enseigné s'enseignent l'un à l'autre l'éveil à la connaissance.

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